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150, le nombre magique

 

Un des avantages de l’été, c’est que vous avez plus de temps pour lire. Même si je dois avouer que je lis de moins en moins ces derniers temps. Mais j’écoute de plus en plus des livres audio dans les bouchons, pour ne pas être complètement largué. J’aime surtout écouter des livres audio ‘lus par l’auteur’. Fantastique. Du moins en général.

Le livre audio le plus pénible que j’ai écouté cet été est sans nul doute la troisième édition de ‘The World is Flat’ de Thomas Friedman. J’avais lu la première édition, en version papier, mais lorsque j’ai vu la troisième ‘version entièrement revue’ dans une librairie, je n’ai pas pu résister. Le contenu est rigoureusement le même que celui de la première version, mais le plus terrible, c’est la voix de l’auteur. Il n’y a en principe rien qui cloche à la voix de Friedman, mais lorsqu’il aborde l’impact de l’Inde sur notre société, et interroge quelques Indiens, il retombe chaque fois dans une sorte de ‘Allô Allô version indienne’ avec une petite voix imitant l’accent indien qui est d’abord amusante, mais qui devient ensuite particulièrement énervante. Surtout quand vous devez vous farcir ses imitations sur 7 CD. Exaspérant.

Enfin. Le meilleur livre audio que j’ai écouté cet été, et que je recommande, est ‘The Tipping Point’ de Malcolm Gladwell. Un livre brillant que l’on peut résumer en ces termes: ‘les petits détails peuvent faire une grande différence’, mais qui analyse en fait pourquoi les choses changent. Pourquoi assistons-nous subitement à une croissance épidémique de phénomènes comme Google, Facebook mais aussi de marques plus classiques comme Nike ou Lego. Agréable, compréhensible, tangible et intéressant.
Un des éléments les plus intéressants du livre concerne le nombre 150. Il semble que ce nombre soit crucial dans notre contexte sociologique, et la question est de savoir s’il subsistera à l’ère numérique.

Un petit mot d’explication. Dans les années ’90, une étude de l’anthropologue britannique Robin Dunbar a tenté de voir s’il existait une corrélation entre la taille du cerveau des abeilles et la taille du groupe dans lequel elles vivaient. Il est effectivement apparu que ce lien existait bel et bien. Il était dès alors très facile d’effectuer le calcul inverse et de prendre la taille du néocortex de l’homme afin d’extrapoler la taille limite de notre groupe social, à savoir 149,7, arrondi à 150.
Ce que l’étude de Dunbar tentait de montrer, c’est que pour les gens, la taille maximum d’un groupe se situe aux alentours de 150 personnes. Autrement dit: l’homme ne peut fonctionner que par groupes de 150.

 

Et alors? Si vous invitez des gens pour une fête d’anniversaire, n’allez pas au-delà de 150. Si vous recherchez dans votre répertoire téléphonique les personnes capables de reconnaître immédiatement votre voix, vous n’arriverez pas à plus de 150 noms. Idem si vous devez citer les prénoms de tous vos collègues de travail. On dirait que nous avons établi une sorte de barrière nous empêchant de travailler avec des groupes de plus de 150 personnes.

150, le nombre magique. Bien sûr, il en existe parmi nous pour qui la limite se situe à 200, et peut-être à 100 pour d’autres, mais l’ordre de grandeur ne change pas.
Et nous en arrivons au numérique. Je suis présent, comme tout le monde sans doute, aussi bien sur LinkedIn, sur Facebook et Plaxo. Je reçois, comme tout le monde sans doute, de plus en plus de demandes de ‘connexion’, auxquelles je réponds en général oui. Au début, c’était uniquement des amis que je connaissais, de vrais amis, de vrais collègues. Mais à présent, il y a de plus en plus de gens qui sont mes ‘amis’, mais que je suis incapable de ramener chez eux. Exactement comme quand quelqu’un se précipite vers vous lors d’une réception et vous accueille avec enthousiasme, et dont vous êtes visiblement très proche, mais dont vous vous demandez toute la soirée: ‘qui est donc ce type?’. Ça m’arrive aussi en ligne.

J’ai clairement dépassé la limite de mon néocortex. J’en suis à 535 connexions sur LinkedIn, bien au-delà de la limite de flottaison. Mais LinkedIn, c’est professionnel. Facebook, c’est tout différent. Là, il y a des gens qui veulent être votre ami. C’est autre chose.
Mon fils a cinq ans et va à l’école gardienne. Je l’ai récemment entendu dire à un gamin de sa classe: ‘tu n’es plus mon ami.’. Sans doute une dispute de bac à sable, mais assez forte que pour bannir le gamin de son néocortex.
En ligne, c’est une autre paire de manches. Comment faire comprendre avec tact à un contact sur Facebook que vous ‘n’êtes plus son ami’? Ce sera une lourde tâche pour moi, car je dois sérieusement faire le nettoyage dans mes contacts en ligne afin de passer sous le nombre fatidique de 150.

 

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