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Start-ups 2.0: enfin l'âge de raison

 

New generation

Depuis deux ans, une nouvelle génération de start-ups apparaît en Belgique. Bien qu’assez modeste au regard de nos voisins français ou britanniques, cette nouvelle impulsion  est bien réelle et portée, entre autres, par la vague Web 2.0 qui a relancé la ruée des investisseurs vers la Silicon Valley. En témoignent les rachats spectaculaires qui se sont succédé ces trois dernières années: MySpace a été avalé par News Corp., Flickr et Delicious par Yahoo!, YouTube par Google et Facebook, le nouveau réseau social à la mode, laisse encore languir ses soupirants avant de se vendre au prix fort.
 
Si on examine attentivement ces jeunes pousses nouvelle mouture, deux traits sautent immédiatement aux yeux. Première constatation frappante: dans leur grande majorité, leurs fondateurs ne sont pas nés de la dernière pluie et affichent souvent une première expérience entrepreneuriale, que celle-ci soit une réussite ou non. Exemple emblématique, celui de François Van Uffelen qui a vécu un premier échec avec Winbox avant de rebondir grâce à B2Boost. Aujourd’hui, notre homme a quitté B2Boost pour créer Babelgom, une plate-forme sécurisée d’échange de données entre partenaires commerciaux. “A l’époque de Winbox, je venais de la consultance et j’assistais à des conférences o&ugrugrave; les orateurs faisaient des prédictions fantasmagoriques, en avançant des valorisations irrationnelles pour des services qui n’avaient jamais rapporté le moindre euro. En 2007, cette exubérance irrationnelle, pour reprendre la célèbre formule du patron d’Amazon, a disparu. Les start-ups sont plus pragmatiques et leurs ambitions plus raisonnables.”
 

“Le marché est beaucoup plus mûr qu’en 2000”, observe Cédric Braem, cofondateur d’InternetVista qui surveille la continuité des applications Internet. “Nous avons désormais atteint une masse critique d’utilisateurs. L’Internet est entré dans la vie quotidienne des gens, alors qu’il s’agissait auparavant d’un media réservé à une élite technophile.” La technologie a elle aussi évolué, qu’il s’agisse de l’infrastructure réseau (hébergement, connexion haut débit), des langages de développement ou de la couche logicielle. Résultat: un entrepreneur peut désormais mener plusieurs projets de front, voire s’en occuper durant ses heures libres après le travail. Une véritable renaissance du ‘mythe du garage’ cher à l’histoire de l’informatique…

Exemple de cette mutation: la méthode Ajax, née du mélange adroit entre Javascript et DHTML, permet de concevoir des expériences d’utilisation qui s’approchent de celles proposées par des applications bureautiques traditionnelles. “Le coût du développement d’un site a chuté, résume Thibaud Elzière qui a créé les franco-belges Fotolia (bourse d’échanges de photos) et Zilok (une sorte d’eBay pour la location). Il y a quelques années, il fallait plus d’un million d’euros pour démarrer. Aujourd’hui, il suffit de quelques dizaines de milliers d’euros. Si Zilok ou Fotolia échouent, nous n’aurons donc pas englouti des sommes folles dans l’aventure…”
 
Ecosystèmes
La masse critique d’utilisateurs a engendré ce qu’on nomme les ‘stratégies Web 2.0’ dans la Silicon Valley. “Il y a beaucoup de polémiques sur la réalité et la nature du Web 2.0”, explique Th. Elzière. “En tout cas, une certitude est à présent établie: l’internaute n’est plus spectateur mais un acteur à part entière. Il a pris le pouvoir sur la Toile.” Grâce au contenu produit par les utilisateurs eux-mêmes, plus besoin de disposer d’entrepôts immenses, d’une armée d’employés ou d’investissements faramineux en marketing: les sites estampillés ‘2.0’ fonctionnent comme des écosystèmes où les visiteurs sont aussi les premiers contributeurs.
 
“Une stratégie Web 2.0 ne peut toutefois fonctionner que si on attire un nombre suffisant d’utilisateurs. Or, d’une façon générale, l’internaute n’accepte de participer à la création de contenus que s’il en obtient une gratification ou une rémunération. Parmi les plates-formes d’échange de vidéos, c’est l’origine du succès fulgurant de YouTube ou de Dailymotion. En revanche, je ne suis pas optimiste pour la cinquantaine de concurrents qui se bousculent derrière eux. Tous espèrent que les internautes viennent sur leur site mais ils ne généreront pas de gros trafic tant que le nombre de vidéos offertes ne sera pas significatif. C’est le cercle vicieux des projets Web 2.0. Mais je ne pense pas que nous assisterons à une panique générale et à des dépôts de bilan en série comme en 2001. Une sélection naturelle va s’opérer progressivement entre les start-ups en fonction de la viabilité de leur modèle économique. Excepté peut-être certaines anomalies qu’on voit dans la Silicon Valley, on ne peut plus parler de bulle Internet aujourd’hui.”

 

Investisseurs

Deuxième observation: les investisseurs sont, eux aussi, des vétérans de l’Internet. On pense ainsi à Emerge qui, durant la période 1996-2001, a injecté ses deniers dans Barnes & Richardson, Mail.be ou DVDPost. Six ans plus tard, Emerge est toujours à la barre avec InternetVista, Scoopeo, Babelgom, Tunz… “Quand nous avons démarré, nous avons rencontré des ‘venture capitalists’ qui ne croyaient plus du tout à l’Internet”, explique C. Braem. “Les banques étaient elles aussi très frileuses. De notre côté, nous étions persuadés que l’Internet comme outil de business ne faisait que commencer.” Derrière Emerge, les investisseurs ne sont pas légion. “Il y a un réseau de business angels à Bruxelles”, raconte Th. Elzière qui a commencé Fotolia et Zilok sur fonds propres. “Mais ils demandent de l’argent pour consulter votre dossier. C’est le monde à l’envers.”
 
“Trouver des investisseurs n’est pas difficile tant que le ticket d’entrée ne dépasse pas 500 000 euros”, tempère Cédric van Kan, créateur d’Xpertize, start-up spécialisée dans le recrutement par cooptation. “Au-delà, il faut souvent prospecter à l’étranger. En tout cas, on n’obtient plus d’argent sur une simple présentation PowerPoint comme c’était le cas en 2000. Les investisseurs veulent voir un plan financier, une ‘roadmap’ sur plusieurs années.” Co-fondateur de JustForYou (plate-forme d’e-mail marketing revendue à Skynet en 2003), C. van Kan est lui-même en pleine levée de fonds pour Dowap, un projet de radio Web en compagnie de Gilles Bindels (déjà associé dans JustForYou), Yves Baudechon (ex-CEO de l’agence de publicité DDB Belgique) et Alexandre Saboundjian (Music Matic).
 
Quant aux pouvoirs publics, les avis sur leur rôle sont assez mitigés dans leur ensemble. “Au départ, nous avions compté sur des aides de la Région wallonne”, raconte C. Braem. “Nous avons soumis un dossier qui est cependant resté sans suite. Quand notre entreprise a commencé à tourner, nous sommes ensuite revenus à la charge mais il a fallu patienter plus de neuf mois avant approbation, ce qui est énorme à l’échelle entrepreneuriale. Donc, il y a de l’argent disponible en Région wallonne mais cela reste le parcours du combattant pour obtenir des subsides. En outre, les organismes publics nous demandent des retombées en termes d’emploi. Mais un entrepreneur cherche avant tout des capitaux pour démarrer son activité et il n’embauchera que plus tard si la croissance est au rendez-vous…” Dur, dur, la vie d’entrepreneur 2.0.
 

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